Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/192

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Des anciennes institutions monarchiques, l’Eglise seule subsistoit encore ; on poursuivit la guerre contre l’Eglise avec toute la fureur protestante, modifiée par les idées philosophiques du temps. On marchoit à grands pas vers le dernier terme : la hiérarchie politique anéantie, le roi et le peuple se trouvoient en présence : les parlements, secondés d’abord par les principes démocratiques qui se répandoient dans la nation, prétendirent représenter le peuple, et ils s’efforcèrent d’usurper, à ce titre, le pouvoir de législation, c’est-à-dire qu’ils tentèrent de s’emparer de la souveraineté, ou de substituer, à leur profit, un despotisme oligarchique, au despotisme d’un seul. Mais le mouvement de destruction ne pouvoit s’arrêter là.

On avoit miné pendant plusieurs siècles les bases de la société ; elle s’abîma tout entière dans le gouffre que les rois et les parlements avoient eux-mêmes creusé.

Telles furent les destinées de ces grands corps, qui, en nivelant la nation et en affranchissant le monarque de toute loi divine extérieurement obligatoire, marchoient peu à peu à la conquête du pouvoir même qu’ils paroissoient servir : et de là il est aisé de comprendre quelle étoit leur position à l’égard de l’Eglise. Combattre l’autorité de son chef, pour séparer toujours davantage l’état de la