Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/222

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sauva le christianisme, en rétablissant la discipline et en arrêtant les empereurs qui protégeoient la simonie, favorisoient ouvertement le concubinage des clercs, et ne tendoient à rien moins qu’à se rendre maîtres dans l’Eglise. Si la polygamie ne souilla pas les mœurs des nations européennes, on le dut à la vigilance et à la fermeté des pontifes romains. Protecteurs du foible et des opprimés, ils prévenoient ou réprimoient, par un saint usage de leur autorité, les excès du pouvoir temporel ; et si l’on veut voir, dans un seul exemple, quelle étoit l’utilité morale et politique de ces excommunications si odieuses aux flatteurs des princes, il suffit d’ouvrir les actes du dernier concile général, et d’y lire les anathèmes qu’il ordonne de prononcer contre les usurpateurs des biens des pauvres, de quelque dignité qu’ils soient, même impériale ou royale, et contre ceux, non moins criminels, qui abusent de leur puissance pour attenter à la liberté du mariage. Qui ne connoît la trève de Dieu, et qui n’a béni cette loi touchante ? Elle n’avoit pourtant d’autre garantie de son observation, que la crainte qu’inspiroient les censures ecclésiastiques.