Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/26

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qu’elle est comme elle, et dans le même sens, une république ; on a raison encore. Mais si l’on prétend que la France est une république aristocratique, on se trompe, car nous n’avons pas même les premiers éléments d’une aristocratie. En effet, qu’on nous montre en France ce corps de noblesse propriétaire, ou à peu près, de tous les pays, possédant en outre les premiers emplois du gouvernement, de l’église, de l’administration, de l’armée ; ce corps de noblesse privilégiée comme ne l’étoit pas la noblesse française en 1789, investie d’une foule de droits lucratifs et honorifiques, que personne ne lui conteste, et qu’on lui contesteroit vainement ; qu’on nous montre dans nos codes des lois semblables à celles qui assurent la perpétuité de ces grandes familles, par l’hérédité de certaines charges, les partages inégaux, les substitutions, etc., etc.

Non seulement il n’y a point de noblesse en France, car ce ne sont point les titres, mais les fonctions privilégiées qui font le noble ; il n’y a pas même de familles à proprement parler, puisque la loi ne fait rien pour elles, qu’elle ne connoît que des individus. Et c’est là, pour quiconque sait voir, la différence essentielle qui existe entre notre gouvernement et le gouvernement anglais.

Parmi nous, nulle hiérarchie, nulle classification sociale, nuls rangs, nuls droits rec