Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

paroît abandonner au roi dépendent entièrement des ministres, que le parlement fait et défait à son gré. Le refus des subsides arrêteroit sur-le-champ le monarque, si, sur ce point comme sur tout autre, il essayoit de s’opposer à ce que veut le parlement. L’Angleterre est donc réellement une république aristocratique. Aussi a-t-elle tous les caractères qui appartinrent toujours à ce genre de gouvernement : une administration forte, mais à qui tous les moyens sont indifférents pour arriver au but proposé ; des conseils suivis et soutenus d’une action qui ne se relâche jamais ; un système d’agrandissement progressif et continuel, qui, portant au dehors les pensées du peuple et son activité, assure la tranquillité intérieure ; une grande prospérité matérielle, la soif des richesses, l’estime de l’or, des croyances vagues, des mœurs foibles, et dans les classes inférieures une sorte de licence qu’elles prennent pour la liberté.

Telles furent dans tous les temps les républiques aristocratiques ; telle est l’Angleterre aujourd’hui. Cependant l’on compare sans cesse notre gouvernement au sien ; c’est chez elle que l’on va chercher des exemples dont on fait des modèles, et quelquefois des lois. Il faut s’entendre. Veut-on dire que la France n’est pas plus que l’Angleterre une vraie monarchie ; on a raison. Veut-on dire