les dernières volontés de l’homme ; cela est au-dessus même de la barbarie ; et cette violation, plus odieuse que celle des tombeaux, supposeroit dans un peuple où elle seroit habituelle, l’entière extinction du sens moral. Malheur à la nation qui reçoit de pareils exemples ! Et que ceux de qui elle les reçoit auront un jour une pesante mémoire à porter ! Le ministre, en se substituant au testateur légitime, sait-il ce qui s’est passé dans sa conscience ? Lorsqu’il le croit généreux, souvent il n’a voulu qu’acquitter son âme. Vous l’ignorez, dites-vous ; respectez-donc les dispositions de celui qui a seul pu le savoir. La présomption de justice est pour ce qui se fait en présence de Dieu et de la mort.
Il semble, à considérer les actes de la politique de ce temps, que son principal but soit de combattre la religion et d’anéantir peu à peu son influence sur la société. Ce que paroissent lui donner les lois, l’administration le lui ôte. Elle redoute le christianisme ; mais quand elle l’aura détruit en France, qu’offrira-t-elle en sa place au peuple ? Quelle autre doctrine, quelle autre morale ?
Sera-ce les préfets et les sous-préfets qui lui enseigneront ses devoirs, qui mettront à côté de ses peines les consolations qui les adoucissent, qui menaceront le vice d’un châtiment qui n’est pas de la terre, et garantiront le ciel à la vertu ?