Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/336

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Fondera-t-on, dans les bureaux du ministère de l’intérieur, une nouvelle foi, un nouveau culte, une nouvelle Eglise ? Et une circulaire du ministre remplacera-t-elle l’évangile du fils de Dieu ?

D’un système opposé à la religion, il ne peut rien sortir qui ne tourne contre elle. Qu’on ait ouvert à trois prélats l’entrée du conseil d’état, ce n’est qu’une dérision, et tout le monde l’a senti.

Mais la nomination de quelques évêques à la pairie a plus d’importance. Beaucoup de gens ont cru y voir une imitation du gouvernement anglais ; ils se sont étrangement trompés. En Angleterre, l’Eglise est liée à la constitution du pays, et c’est là toute sa force. Le clergé forme un ordre qui participe de droit à la législation ou à la souveraineté ; les évêques le représentent dans la chambre-haute, en vertu de leur titre d’évêques ; et s’ils y brillent peu par l’indépendance de leur caractère et de leurs votes, il en faut moins accuser les hommes que les institutions. La servitude est le partage de toute Eglise nationale, et la première condition de son existence.

Parmi nous la dignité de pair accordée à quelques évêques est une faveur purement personnelle, étrangère au corps dont ils sont membres et au siége qu’ils occupent. Il n’en rejaillit réellement aucun éclat sur la religion, qui demeure toujours en dehors de la constitution politique ; mais il en