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Page:Debans - Un duel à vapeur, 1895.djvu/4

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naît, car je suis aussi dépourvu de fausse modestie que de réelle vanité.

Avant qu’il eût l’honneur de devenir mon beau-père, Tom Thompson était laid. Je ne veux pas dire que la vieillesse et le seul fait de m’avoir accordé sa fille l’aient rendu beau ! Non ; mais on sait, dans la trente-cinquième avenue et aux environs, que le père de ma femme a été le plus laid des Tompson, — et Dieu sait s’il y en a d’affreux ! — Tandis que depuis mon entrée dans sa famille il est presque supportable.

La nature l’avait affligé d’un nez horrible. Outre que cette partie cartilagineuse de son facies avait pris, dès son enfance, des proportions incroyables, par une farce lugubre du hasard, il était orné, juste à l’extrémité, d’une large, noirâtre, épaisse, poilue et grasse verrue, qui parfois avait des soubresauts et s’agitait comi-