Page:Debans - Un duel à vapeur, 1895.djvu/5

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quement, suivant les impressions que ressentait son propriétaire infortuné.

Ce qu’il y avait de terrible, c’est que personne au monde ne pouvait, même en se faisant une raison, regarder Tom Tompson sans lui rire au nez. Et jamais expression ne fût plus exacte, car c’était au seul aspect de cet appendice qu’un éclat de rire s’emparait de vous, sans que vous pussiez vous y soustraire.

Un fakir en eût pouffé au moins une grande heure sans plus s’inquiéter de son nombril, non plus que de Brahma, et j’ai toujours pensé que Démocrite, s’il eût connu Tom Tompson, aurait trouvé au moins une fois dans sa vie une occasion de crever de rire, au grand ébahissement de ses connaissances contemporaines.

Donc la première fois que je vis Tom Tompson, c’était à Albany, dans Hudson’s street, devant le numéro 9, je m’en souviendrai toute ma vie. Il s’avançait avec une certaine majesté, l’abdomen en avant et sa fille Ellen à son bras.

Je ne permettrai ni à l’ancien ni au nouveau monde d’oser penser que miss Ellen n’était pas la