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Page:Debans - Un duel à vapeur, 1895.djvu/45

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Il y a eu étourdissement. Je ne suis revenu à moi qu’au moment où tu m’as entendu crier.

— Vous avez du bonheur !

— Tu trouves ? William, mon fils, ne te moque pas de moi. Voilà deux journées que je perds, sans compter la locomotive, et c’est une affaire à reprendre. Mais pour la prochaine, je t’attendrai à un endroit où ce sera plus certain, près du pont de Black-River.


« Vous tenez donc beaucoup à me tuer ? » s’écria William.

— Vous tenez donc beaucoup à me tuer ?

— Moi ! pas du tout. Mais puisque c’est convenu… Est-ce que par hasard tu me croirais capable de reculer ?

— Je n’ai pas dit ça, Tom ; je n’ai pas dit ça.

— Eh bien ! mon fils, ce sera pour mardi, si tu veux ?

— Non, pas mardi, j’ai une invitation chez mistress Tapeton… Mercredi, Tom, mercredi.

— Mercredi, mon fils, je suis à tes ordres. Viens prendre une goutte de brandy, cela nous remettra.


V


Il était dit que nous ne pourrions jamais nous rencontrer, et Tom Tompson avait raison ; mon idée n’était pas pratique du tout.

D’abord, les surveillants des compagnies commençaient à s’étonner de nous voir partir si souvent l’un et l’autre sous des prétextes futiles, car enfin il fallait aussi trouver des prétextes ; ensuite, nous avions constaté qu’il était extrêmement difficile de