Page:Debans - Un duel à vapeur, 1895.djvu/54

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eu de résultat satisfaisant. »

Cela dit, Tom Tompson plongea comme un marsouin, et se mit à faire des perquisitions au fond de la rivière. Plusieurs fois, il fut obligé de remonter à la surface pour respirer. Mais enfin il m’aperçut, plongea une dernière fois, me saisit par un bras et me fit gagner avec lui la rive, sur laquelle il me déposa sans connaissance et à moitié asphyxié.


VI


Après m’avoir fait rendre à la rivière une bonne partie de l’eau que je venais de lui emprunter, Tom Tompson me prit dans ses bras et me porta dans une ferme située à peu de distance du théâtre de notre cabriole.

Tout le bruit que nous avions fait en tombant dans Black-River ayant attiré une copieuse quantité de curieux, on aida mon imperturbable adversaire à me transporter. Cela n’empêcha pas, d’ailleurs, ces braves gens de s’égayer à leur aise du nez de Tom et de ma tête. Mais ça ne parvenait plus à nous émouvoir.

On m’étendit sur un lit ; la fermière voulut me faire de la tisane, et on alla chercher un chirurgien pour me soigner. Mais avant que la tisane fût infusée, avant que le médecin fût arrivé, j’étais sur pied, toujours grâce à cet animal de Tom qui, connaissant mieux ma nature et jugeant de moi par lui-même, s’était contenté de me faire absorber un demi-litre d’eau-de-vie.

Naturellement, nous ne jugeâmes pas à propos de