Page:Debraux - Chansons nationales nouvelles et autres.djvu/158

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Viens-t’en, l’ami, nous pleurerons ensemble,
En attendant un meilleur avenir.
Mais si la mort, planant sur ma chaumière,
Me rappelait au repos qui m’est dû,
Tu fermeras doucement ma paupière,
En me disant : soldat, t’en souviens-tu ?

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LA RIPOPÉE.


Te souviens-tu, disait Laripopée,
Au chiffonnier qui ramassait son pain ;
Te souviens tu, qu’un jour à la Rapée
Tu détournas un bâton de mon sein ?
Pour les jupons d’une femme un peu traître
À coups de poing nous avons combattu,
Je m’en souviens, tu m’as sauvé Bicêtre,
Mais toi, Fanfan, dis-moi, t’en souviens-tu ?

Te souviens-tu de ces jours de ripaille
Où la Courtille a vu notre renom ?
Te souviens-tu que sur chaque muraille
Chacun de nous a charbonné son nom ?
On vit alors, dans un jour de conquête,
Après avoir cogné plus d’un têtu,
Sur le comptoir flotter notre casquette,
Dis-moi, Fanfan, dis-moi, t’en souviens-tu ?