J’ai vu les arts et les bergères
Engloutis dans l’obscurité,
Près des légions étrangères
N’oser fleurir en liberté.
J’ai vu la palme la plus belle
Plier, tomber et se flétrir ;
J’ai vu la victoire infidèle !…
Et je viens apprendre à mourir.
Ô Mont-Saint-Jean, etc.
Honteux de se voir les esclaves
De ces rois dits nos alliés,
J’ai vu l’élite de nos braves
Courber leurs fronts humiliés ;
J’ai vu leur phalange attendrie
Maudire un indigne repos,
Et sur les maux de la patrie,
Pleurer au pied de ses drapeaux.
Ô Mont-Saint-Jean, etc.
Là, des premiers soldats du monde
Le sang inonda les guérets,
Et l’on vit la terre féconde
Changer ses épis en cyprès.
Chaque nuit, dans la brise errante
Des eaux, des forêts et des cieux,
Des preux j’entends la voix mourante
Nous crier pour derniers adieux :
Ô Mont-Saint-Jean, etc.
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