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La partie du jardin de la Préfecture où a été faite l’importante découverte qui va nous occuper, faisait donc vraisemblablement partie du vaste verger, de l’hortus pomarius des moines, qui confinait à l’église paroissiale et au cimetière de Saint-Jean. Ce cimetière fut bouleversé à plusieurs reprises, notamment lorsqu’on démolit l’église Saint-Jean, et, il y a quelques années, quand on nivela la place Saint-Melaine, d’où on enleva plusieurs tombereaux d’ossements ; mais le sol du veiner des moines, converti en jardin au xviiie siècle, n’eut jamais, paraît-il, à subir de profonds remuements de terre, puisqu’il a pu conserver intact, pendant seize siècles, le dépôt que lui avaient confié les Romains.

V
LA DÉCOUVERTE DE 1881.

A la fin de l’été de 1881, on commença le déblaiement de la partie Nord-Est du jardin de la Préfecture, comprise entre la place Saint-Melaine au Nord, et le Thabor à l’Est, travail nécessité par ta construction du dépôt des Archives départementales. On trouva d’abord, épars dans la terre végétale, quelques fragments de briques auxquels on n’attacha aucune importance. Ce ne fut que dans les derniers jours du mois de septembre que l’on rencontra des morceaux plus considérables et mieux conservés de briques à rebords, auxquels se trouvaient mêlés des tessons de poterie commune en grès noirâtre ou bleuâtre, offrant une grande analogie avec la terre employée de nos jours à la confection des pots à beurre et d’autres vases de cuisine usités surtout dans nos campagnes.

A quelques-uns de ces tessons adhérait une espèce de conglomérat formé de sable quartzeux dans lequel on remarquait