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quelques débris d’ossements calcinés. Bientôt les fragments de vases apparurent en plus grand nombre, et moins brisés que les premiers. On était alors à la profondeur de 60 à 80 centimètres, et, on n’en pouvait douter, on se trouvait en présence d’un ustrinum, ou dépôt funéraire de l’époque gallo-romaine.

Dans la prévision que cette trouvaille pourrait bien n’être que le prélude de découvertes plus importantes, nous nous empressâmes de provoquer, de la part de l’Administration municipale, une démarche officielle auprès de M. le Préfet d’Ille-et-Vilaine, afin d’obtenir que les objets trouvés dans le terrain départemental fussent attribués au Musée archéologique de la ville de Rennes. Comme nous l’espérions, cette démarche eut un plein succès, et M. le Préfet s’empressa de mettre à notre disposition les objets déjà recueillis, que nous fîmes sans retard transporter au Musée. De plus, ce magistrat voulut bien nous promettre que tout ce qui pourrait être mis au jour lors du nivellement et du remaniement prochains du jardin de la Préfecture, recevrait la même destination.

Dans l’espace d’une semaine, les découvertes se succédèrent de jour en jour, et pour ainsi dire sans interruption. Ce furent d’abord les fragments assez volumineux, mais en très-mauvais état, de plusieurs sarcophages en pierre calcaire coquillière ; une grande quantité d’ossements humains, parmi lesquels quelques ossements de divers animaux ; une vingtaine d’urnes cinéraires de diverses dimensions, quelques-unes intactes, la plupart brisées ; deux grandes amphores en terre contenant, avec des bijoux en bronze et en argent, plus de 16,000 pièces de monnaie.

Nous allons donner ci-après la description de tous les objets qui ont pu être recueillis et transportés au Musée de la ville.