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IX
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

pour manger à sa faim, et chaque vol successif semblant l’accroissement de bien-être que Robinson découvre dans ses travaux, parvient dans un âge reculé, malgré l’emprisonnement et la déportation, à une sorte de sécurité.

Les « Heurs et Malheurs de la Fameuse Moll Flanders, etc., qui naquit à Newgate, et, durant une vie continuellement variée de trois fois vingt ans, outre son enfance, fut douze ans prostituée, cinq fois mariée (dont l’une à son propre frère), douze ans voleuse, huit ans félonne déportée en Virginie, finalement devint riche, vécut honnête, et mourut repentante ; écrits d’après ces propres mémoires », ils parurent le 27 janvier 1722.

De Foë avait soixante et un ans. Trois ans auparavant, il avait débuté dans le roman par Robinson Crusoé. En juin 1720, il avait publié le Capitaine Singleton. Moins de deux mois après Moll Flanders (17 mars 1722), il donnait un nouveau chef-d’œuvre, le Journal de la peste de Londres, son deux cent treizième ouvrage (on en connaît deux cent cinquante-quatre) depuis 1687.

Les biographes de de Foë ignorent quelle fut l’origine du roman Moll Flanders. Sans doute l’idée lui en vint pendant son emprisonnement d’un an et demi à Newgate en 1704. On en est réduit, pour expliquer le nom de l’héroïne, à noter cette coïncidence : dans le Postboy du 9 janvier 1722,