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MOLL FLANDERS

leur dire n’y avait point suffi. Je restai tranquillement assise et les priai de chercher tant qu’il leur plairait ; car s’il y avait personne dans la maison, j’étais certaine que ce n’était point dans ma chambre ; et pour le reste de la maison, je n’avais point à y contredire, ne sachant nullement de quoi ils étaient en quête.

Tout autour de moi avait l’apparence si innocente et si honnête qu’ils me traitèrent avec plus de civilité que je n’attendais, mais ce ne fut qu’après avoir minutieusement fouillé la chambre jusque sous le lit, dans le lit, et partout ailleurs où il était possible de cacher quoi que ce fût ; quand ils eurent fini, sans avoir pu rien trouver, ils me demandèrent pardon et redescendirent l’escalier.

Quand ils eurent eu ainsi fouillé la maison de la cave au grenier, et puis du grenier à la cave, sans avoir pu rien trouver, ils apaisèrent assez bien la populace ; mais ils emmenèrent ma gouvernante devant la justice ; deux hommes jurèrent qu’ils avaient vu l’homme qu’ils poursuivaient entrer dans sa maison ; ma gouvernante s’enleva dans ses paroles et fit grand bruit sur ce qu’on insultait sa maison et qu’on la traitait ainsi pour rien ; que si un homme était entré, il pourrait bien en ressortir tout à l’heure, pour autant qu’elle en sût, car elle était prête à faire serment qu’aucun homme à sa connaissance n’avait passé sa porte de tout le jour, ce qui était fort véritable ; qu’il se pouvait bien que tandis qu’elle était en haut quelque individu effrayé eût pu trouver la porte ouverte et s’y précipiter pour chercher abri s’il était poursuivi, mais qu’elle n’en savait rien ; et s’il en avait été ainsi, il était certainement ressorti, peut-être par