Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/154

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d’Angleterre ; je le remuai, mais il était trop lourd pour que je pusse le transporter.

Les 10, 11, 12, 13 et 14. — J’allai chaque jour à la carcasse, et j’en tirai beaucoup de pièces de charpente, des bordages, des planches et deux ou trois cents livres de fer.

Le 15. — Je portai deux haches, pour essayer si je ne pourrais point couper un morceau du rouleau de plomb en y appliquant le taillant de l’une, que j’enfoncerais avec l’autre ; mais, comme il était recouvert d’un pied et demi d’eau environ, je ne pus frapper aucun coup qui portât.

Le 16. — Il avait fait un grand vent durant la nuit, la carcasse paraissait avoir beaucoup souffert de la violence des eaux ; mais je restai si longtemps dans les bois à attraper des pigeons pour ma nourriture, que la marée m’empêcha d’aller au bâtiment ce jour-là.

Le 17. — J’aperçus quelques morceaux de débris jetés sur le rivage, à deux milles de moi environ ; je m’assurai de ce que ce pouvait être, et je trouvai que c’était une pièce de l’éperon, trop pesante pour que je l’emportasse.

Le 24. — Chaque jour jusqu’à celui-ci je travaillai sur la carcasse, et j’en ébranlai si fortement plusieurs parties à l’aide de ma pince, qu’à la première grande marée flottèrent plusieurs futailles et deux coffres de matelot ; mais, comme le vent soufflait de la côte, rien ne vint à terre ce jour-là, si ce n’est quelques membrures et une barrique pleine de porc du Brésil que l’eau et le sable avaient gâté.

Je continuai ce travail jusqu’au 15 juin, en en exceptant le temps nécessaire pour me procurer des aliments, que je fixai toujours, durant cette occupation, à la marée