Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/308

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riche butin, et peut-être d’y retrouver Thomas Jeffrys. C’était le nom de l’homme que nous avions perdu.

S’ils m’avaient envoyé demander la permission d’y aller, je sais quelle eût été ma réponse : je leur eus intimé l’ordre sur-le-champ de retourner à bord ; car ce n’était point à nous à courir à de pareils hasards, nous qui avions un navire et son chargement sous notre responsabilité, et à accomplir un voyage qui reposait totalement sur la vie de l’équipage ; mais comme ils me firent dire qu’ils étaient résolus à partir, et seulement demandèrent à moi et à mon escouade de les accompagner, je refusai net, et je me levai — car j’étais assis à terre — pour regagner l’embarcation. Un ou deux de mes hommes se mirent alors à m’importuner pour que je prisse part à l’expédition, et comme je m’y refusais toujours positivement, ils commencèrent à murmurer et à dire qu’ils n’étaient point sous mes ordres et qu’ils voulaient marcher. — « Viens, Jack, dit l’un d’eux ; veux-tu venir avec moi ? sinon j’irai tout seul. » — Jack répondit qu’il voulait bien, un autre le suivit, puis un autre.