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HÉLIKA.
MÉMOIRE D’UN VIEUX MAÎTRE D’ÉCOLE.




CHAPITRE 1

la réunion d’amis.


C’est en vain que nous chercherions à nouer des liens plus forts et plus durables que ceux qui nous unissent à nos compagnons d’école, et à nos condisciples de collège. La vieille amitié d’autrefois a jeté dans nos cœurs des racines si profondes, que nous les sentons grandir avec le nombre de nos années.

Lorsque l’âge a desséché notre veine, et que les blessures de la vie ont laissé sur chaque épine du chemin le reste de nos dernières illusions, elles viennent nous réjouir et nous consoler sous la riante et gracieuse image de notre enfance, avec ses jeux, son espièglerie et son insouciance. Ses racines ont alors produit des fleurs précieuses que le vieil âge se plaît à cueillir comme l’a fait l’auteur des « Anciens Canadiens ».

Mais parmi ceux de nos jeunes compagnons, il en est qui nous sont restés plus sympathiques ; parce qu’ils étaient d’un caractère plus conforme au nôtre, plus joviaux ou taciturnes, plus taquins ou espiègles, suivant qu’ils ont pris eux-mêmes plus ou moins de part dans nos escapades d’écoliers. Aussi quels francs éclats de rire, lorsque nous nous rencontrons et nous racontons nos réminiscences du passé, de notre vie d’école, et de nos années de collège.