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90 UN MAITRE : AUGUSTE COMTE

contrel'analysedissolvante — etprovisoires:« Subor- donner le progrès à l'ordre, l'analyse à la synthèse et l'égoïsme à l'altruisme : tels sont les trois énoncés, pratique, théorique et moral, du problème humain, dont la solution doit constituer une unité complète et stable. Respectivement propre aux trois éléments de notre nature, ces trois modes distincts de poser une même question sont non seulement connexes, mais équivalents, vu la dépendance mutuelle entre l'activité, l'intelligence et le sentiment. Malgré leur coïncidence nécessaire, le dernier énoncé surpasse les deux autres comme étant seul relatif à la source directe de la commune solution, car l'ordre suppose l'amour, et la synthèse ne peut résulter que de la sympathie; l'unité théorique et l'unité pratique sont donc impossibles sans l'unité morale : ainsi la reli- gion est aussi supérieure à la philosophie qu'à la politique. Le problème humain peut finalement se réduire à constituer l'harmonie affective, en dévelop- pant l'altruisme et en comprimant l'égoïsme; dès lors, le perfectionnement se subordonne à la conser- vation et l'esprit de détail au génie d'ensemble. »

Ainsi, le positivisme, ne pouvant se compléter que par la synthèse subjective, aboutit à la religion.

VIII La religion positive.

« En lui-même, dit Comte, le nom de religion indique l'état de complète unité qui distingue notre