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118 UN MAÎTRE t AUGUSTE COMTE

profondément. Et ce ne sont pas les prescriptions légales qui y remédieront.

« L'amélioration du sort des femmes, dit A. Comte, et l'extension graduelle de leur influence fournissent la meilleure mesure de notre progression à la fois négative et positive vers la vraie perfection morale. » Au foyer seulement, la femme n'est plus l'esclave de luxe, de luxure ou de peine ; elle est reine. Et l'homme par quatre fois est son œuvre, comme père, frère, mari et fils.

La plupart des hommes ne peuvent comprendre l'ensemble solidaire et continu. « C'est donc exclu- sivement dans la vie domestique, enseigne Comte, que l'homme doit chercher habituellement le plein et libre essor de ses affections sociales, et c'est peut-être à ce titre spécial qu'elle constitue le mieux une indispensable préparation à la vie sociale pro- prement dite : car la concentration est aussi néces- saire aux sentiments que les généralisations aux pensées. » Et Paul Bourget dira : « Fortifier le groupe familial, c'est fortifier l'individu. » En effet, c'est là qu'on apprend à s'oublier et à obéir.

Conservatrice de nature, la femme est donc émi- nemment éducatrice ; car on ne développe que des germes et ce qui est acquis.

Tâche obscure et monotone ? Oui, pour les femelles aux nerfs détraqués, de plus en plus nombreuses, à qui, suivant les catégories, il faut l'obscène chahut des dancings, la secousse de l'alcool, les niaiseries du cinéma ou du théâtre, la publicité sonore, et toutes les émotions, les frénésies et les appétences delà bête «en folie». Mais quelle chute! Le sauvage aussi préfère le tam-tam lubrique au labeur fécond.