Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 119

Le positivisme enseigne que le bonheur est dans l'accomplissement serein de sa destinée. Et la des- tinée de l'être humain, ce n'est pas de jouir, qui est une illusion fugace, mais de se parfaire en amé- liorant les conditions physiques et sociales de cette évolution. Le bonheur est une harmonie dans l'union.

VI L'énergie du nombre et les prolétaires.

Auguste Comte n'avait pas l'arrogance de nos lettrés — même et surtout démagogues — envers le populaire. Il était parvenu, bien avant sa matu- rité, à ce point culminant du savoir, que bien peu atteignent, où se découvre l'infini de ce que l'homme ignore.

A Sophie Bliaux, qui ne savait pas lire, il exposait les principes de la religion de l'humanité. Et il ap- préciait hautement le robuste bon sens de cette humble servante.

Il fut l'un des fondateurs et, pendant un lustre, le vice-président de Y Association polytechnique, dont il voulait faire une véritable Université populaire, c'est-à-dire une œuvre d'éducation générale, d'in- struction supérieure, sans aucune visée utilitaire. Cette Association ne se consacrant plus qu'à l'in- struction dite « pratique », Comte s'en sépara pour créer, le 25 février 1848, l'Association libre pour V instruction positive du peuple dans tout l'Occident européen. On voit par là combien il était peu « intel-