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UNE DIRECTION t LE POSITIVISME 121

sont les morts qui nous gouvernent. C'est le « noble joug du passé » qu'il nous faut accepter. Là aussi, la soumission est la base du perfectionnement. Nous pouvons agir sur l'intensité des phénomè ues statiques et sur la vitesse des phénomènes dynamiques, inté- grer ou accélérer. Mais toute destruction, toute sé- dition, toute intervention arbitraire, toute poîiti- querie n'amènent que des reculs ou des destruc- tions. Le progrès a pour base l'ordre. Plus que jamais l'ordre est fondamental. « Se résigner noble- ment à tous les maux insurmontables et intervenir, avec une sage énergie, dans tous les cas modifiables : tel est le caractère pratique de l'existence positi- viste, individuelle ou collective. »

Voilà les leçons que Comte donnait à son audi- toire. 11 savait que les prolétaires, « étrangers à toute vicieuse instruction de mots ou d'entités, et natu- rellement animés d'une active sociabilité » devaient être « désormais les meilleurs appuis du bon sens et de la morale ».

Le positivisme veut incorporer le prolétaire à la Cité dans laquelle, depuis le régime féodal, il n'est que campé, et l'établir dans la famille, et fixer la famille au foyer.

Désormais, pour le prolétaire, l'existence de sa famille, son centre, son épanouissement, sa joie ne dépendront plus d'un salaire précaire, d'un à-coup de Bourse, de la découverte d'une machine ou d'un accident quelconque. Le prolétaire ne sera plus seu- lement un instrument de production, un outil à faire de* l'argent, mais un élément social. L'appréciation des actes, qui lui incombe, est une des fonctions les plus importantes, pour l'ordre comme pour le progrès.