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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 133

honorable. Le gendarme n'est pas une poigne, c'est un consensus social. S'il n'est qu'un mercenaire, il ne croit plus à sa mission. Il se laisse persuader ou acheter par ceux qu'il a charge de poursuivre : l'arme qu'on lui confie, comme le sabre de M. Pru- dhomme, cet ancêtre de Lénine, cesse de défendre la Constitution pour l'attaquer.

Tous nos problèmes sociaux, et même les plus apparemment temporels et spéciaux, se sont inter- nationalisés. Par exemple, — puisque cela nous préoccupe plus que la récolte de blé, — ceux des dettes publiques, de l'inflation monétaire, du change, etc.. Ici, c'est le papier qui surabonde; là, c'est le métal. Mais la conséquence est commune : dépenses excessives, pénurie croissante, insuffisance de production, etc.. Le trouble n'est pas moindre à New- York qu'à Paris.

Or les conférences internationales ne trouveront point de remède. Elles ne peuvent concilier les in- térêts antagoniques et, quand elles concluent, ce n'est jamais que par des compromis d'expédients, sans portée et sans efficace.

Le parlementarisme et la légifération ont subverti l'ordonnance organique des États qui ont le malheur d'en être infectés. Par quelle prodigieuse magie, cette peste se transformerait-elle en dispensatrice de santé, en sérum régénérateur?

Pour la France, l'Italie, la Belgique, la Roumanie et la Serbie, plus éprouvées financièrement que tous les autres belligérants et les neutres, on voit bien, positivement, les mesures qu'il conviendrait de prendre. Mais cela irait à rencontre des préjugés, des cupidités coalisées contre l'intérêt général, et