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6 UN MAÎTRE : AUGUSTE COMTE

III

Sa puissance cérébrale.

La conjonction de toutes les facultés qu'il y faut est moins surprenante encore que la prédominance successive de celles qui importent pour chacune des trois parties de l'œuvre. C'est ainsi que s'accordent chez Comte la pensée, la volonté, le sentiment et les aspirations esthétiques.

Dès le lycée de Montpellier, où il est placé comme interne en 1807, Comte n'est plus qu'en fonction de sa mission. Sans doute, ce n'est là encore qu'un bonheur ; lui-même le méconnaîtra quand il regret- tera, en 1837, à la mort de sa mère, d'avoir été sous- trait si tôt aux émotions domestiques. Mais on voit mieux que l'expansion prématurée de sa sensibilité eût mis obstacle à l'exécution de la première partie de sa tâche, pour laquelle un formidable effort, ex- clusivement cérébral, était nécessaire.

Certes, Comte eût été célèbre. Moins méconnu de ses contemporains, il fût devenu peut-être un grand poète, il eût moins souffert ; mais il ne serait pas, à jamais, le fondateur du positivisme.

Au lycée, son intelligence s'affirme. Dès la pre- mière année de .< claustration » (1807), il remporte les premiers prix de sa classe, latin, mathématiques, etc. Sauf en i8i3 ; mais pour ce motif dont on garde le libellé aux archives du lycée de Montpellier : « M. Comte, qui aurait concouru avec avantages n'a pu prétendre au prix de cette classe. Il l'avait