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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 41

« noble candeur » qui devait frustrer la France de sa victoire. Il eût su que la société des nations, vrai- ment, n'est pas une chimère si elle se fonde non sur le « droit », mais sur le « devoir » des peuples. Et donc qu'elle est d'ordre spirituel. Il n'est de paix universelle que dans l'universalité. L'unité seule suscite et maintient l'union. La France de Comte pouvait le faire entendre au monde.

Jules Lemaître a noté que, lorsque Galliéni et Lyautey se rencontrèrent la première fois dans la jungle d'Annam, ils s'entretinrent d'Auguste Comte et de sa philosophie.

_Une pensée qui a des racines vivaces s'épanouit. Elle n'est vivante que si elle tend à s'universaliser. Celle-ci, dès le début, véhiculée en Allemagne par Buchholz, A. de Humboldt, peut-être par Hegel, va susciter l'école historique. Un des plus fameux re- présentants de cette école, Knies, en convient : « Je dois reconnaître que longtemps avant moi, dit-il, au point de vue de la vie et de la' science, Comte a dépeint l'existence effective d'une évolution constante que j'ai constatée dans le domaine parti- culièrement traité par moi de l'économie poli- tique. »

Un auteur italien, Schiattarella écrivait en 1890, dans une étude sur la Filosofia positiva e gli ultimi economisti inglesi : « Le mouvement actuel des études économiques en Allemagne a certainement son précurseur dans A. Comte. Les trois erreurs capitales qui furent combattues ces dernières années dans les doctrines économiques de l'école an- glaise, le procédé abstrait dans la recherche, l'abso- lutisme de la théorie du laisser faire, la doctrine