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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 47

vait conduire, plus tard, leur propre pensée! » Pour Comte, on sait que rien ne pouvait plus l'étonner de la o pédantocratie ».

Les procédés de celle-ci ont changé depuis Arago, le persécuteur, et depuis Paul Janet, conspirateur du silence, qui interdisait à M. Alf. Espinas de citer le nom de Comte dans une thèse de doctorat. Mais, comme on le voit, ils sont tout aussi ignobles et stupides.

Parmi les plus notoires écrivains du jour, ceux qui peuvent entendre les idées générales ne man- quent point de s'approvisionner à l'inépuisable mine. Paul Bourget et Junius s'inspirent bien plus de Comte que de Le Play. Anatole France fut l'ami de Pierre Laffitte et il a gardé de l'enseignement reçu parla ce qui lui reste de bon sens dans la sénile dé- gradation démagogique où devaient aboutir son scepticisme et l'abus de l'ironie. Alfred Capus, par- fois, ne laisse point de déceler la moelle substan- tielle du Système de politique dont il a dû se nourrir dans sa jeunesse. Barrés a depuis longtemps dé- passé la phase de l'égolisme littéraire pour atteindre cet élément primordial de la religion de l'humanité, le nationalisme. Il y a près d'un quart de siècle, en 1897, — s'en souvient-il ? — il m'écrivait : « De plus en plus, je vais au positivisme. » Ah ! comme on dé- plore que le souci de popularité ou des succès trop immédiats aient détourné cette sensible intelligence d'une ambition plus haute !...

Et Maurras? Tout positiviste celui-là, il ne renie pas son maître. De plus, aucun calcul mesquin de cupidité ni de gloriole. C'est l'ardent amant- chevalier de la raison passionnée. Mais pourquoi