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UNE DIRECTION : LE POSITIVISME 49

tage par une délégation nationale, que la volonté na- tionale n'est qu'une fiction, puisque, dans la réalité, elle n'est, quoi qu'on fasse, que la volonté de quelques individus, et que, serait-elle la volonté unanime, elle ne serait encore que la volonté d'une somme d'individus, c'est-à-dire une volonté individuelle qui n'aurait aucun droit de s'imposer à celui qui s'insurgerait contre elle... On a compris que l'homme ne peut avoir de droits naturels individuels, parce qu'il est par nature un être social et que, si l'homme a des droits, il ne peut les tirer que du milieu social et non les lui imposer. »

Nul ne se peut soustraire aux suggestions du po- sitivisme et même à ses impératives formules. u Quand nous ne pensons pas comme lui, convient M. Lévy-Bruhl, nous pensons d'après lui. » Dans son dernier livre, M. Alfred Loisy, qui a trop long- temps suivi la discipline catholique pour se suffire de la négation, ne fait que reprendre, avec beaucoup de littérature brumeuse, et sans lui donner la base inébranlable des dogmes positifs, les affirmations de la religion de l'humanité.

Dans les deux gros volumes de son Traité de so- ciologie générale, M. Vilfredo Pareto croit innover une « méthode expérimentale », et il ne fait que re- prendre la méthode de filiation qui, suivant Comte, est propre à la sociologie.

M. Georges Valois, ainsi que son maître Georges Sorel, professent une sainte horreur du comtisme. Mais, quoiqu'ils en aient, ils ne peuvent rester dans le bon sens en opposition avec celui qui Ta systéma- tisé définitivement. Dans sa louable tentative de donner enfin une doctrine économique à YAction