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50 UN MAÎTRE I AUGUSTE COMTE

française, M. G. Valois le marque fréquemment. Il vient même de répéter, mot pour mot, le principal article du programme positiviste : « Incorporation du prolétariat à la société moderne. » Mais pourquoi n'en pas indiquer la source ? Je gage que le probe écrivain qu'est G. Valois n'y eût pas manqué s'il s'était agi de Proudhon, de Georges Sorel, voire de Léon Daudet...

On pourrait multiplier les exemples à l'infini. Il convient de terminer en montrant comment se pose en adversaire de Comte un savant distingué, M. G. Urbain, dans un « Essai de discipline scienti- fique », publié cette année même par la Grande Revue. Voici ce que ce spécialiste, s'efforçant aux généralisations, croit avoir découvert contre le posi- iivisme : « En définitive, on n'explique pas parce qu'on compare. Toute tentative d'explication des phénomènes est hasardeuse et extra-scientifique. Ainsi, contrairement à ce que l'on suppose générale- ment, il est plus facile de prophétiser que d'expli- quer avec quelque certitude... Donc, savoir positi- vement, ce n'est pas expliquer, mais prévoir... La prévision est la fin réelle de la science... La faculté de prévoir esl précieuse entre toutes. Sans elle, il est impossible de s'adapter aux circonstances. . . C'est aux fins d'adaptation que la prévision est néces- saire. » Or il eût trouvé cela, et bien autre chose encore, sans exténuer sa substance grise, en feuille- tant le limpide Discours sur V esprit positif que Comte adressait aux prolétaires en i844-

En vérité, je ne vois qu'un courant qui reste in- demne de tout affluent comliste. C'est Dada. Autant dire l'imbécillité et le néant.