Page:Deherme - L’Idéologie délétère.djvu/18

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des légistes et des juristes se résume concrètement, pour moi, en « mon droit ».

C’est la ruée, l’ignoble cohue des appétits, la « concurrence disent les économistes, le struggle for life, ajoutent les pédants, la « lutte de classe », proclament ces humanitaires de socialistes, — en bref, la guerre sociale.

Mais les plus forts, à leur tour, ne voient pas pourquoi, au nom de quoi ils ne prendraient pas tout ce qu’ils peuvent prendre. C’est la ruse ou la force qui réalisent les « droits ». Et la ruse, alors, c’est l’argent ; et la force, c’est le nombre. Ainsi, le conflit s’avive.

Que ce soient les pauvres ou les riches qui l’emportent, l’issue peut être retardée ou hâtée, non modifiée. C’est, inéluctablement, l’effondrement d’une civilisation, rongée, sapée dans ses fondations, qu’aucun devoir, aucun travail social n’étayent, qu’aucun dévouement ne cimente, qu’aucun idéal n’anime et qui, vraiment, n’a plus de base et de but.


XII. — L’égocentrisme suicide.


Se borner à l’instant qui passe, s’enclore en soi-même, c’est se refuser à l’harmonie de l’activité, à la santé mentale, à la plénitude rayonnante du cœur, — et donc au bonheur, qui ne se trouve que dans l’accord avec l’universel et l’éternel, dans la sympathie, dans la communion humaine.

L’être désemparé, dissocié ne peut que pourchasser avidement le plaisir. Hélas ! Le cycle des