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INTRODUCTION


On n’est libre que par la discipline, on n’aime la liberté que dans la règle. Le positivisme et le catholicisme sont une discipline et une règle pour la pensée et la conduite. Dans ces deux grandes doctrines, et par elles seulement, on peut s’entendre, on peut s’associer, puisqu’on peut savoir dans quelle mesure et pour quelle fin.

Il fut un temps où nous nous scandalisions des procédés tyranniques de ceux qui se disent libres-penseurs. Nous avons reconnu depuis que ceux qui ne subordonnent point leurs raisons, leurs caprices et leurs mouvements à un statut social ou religieux ne sauraient penser, vouloir et agir vraiment. Et ainsi ils deviennent d’instinct, involontairement ou méchamment, les pires adversaires de toute discussion, de toute volonté, de toute action, et donc de la liberté comme il convient de l’entendre.

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous avons devant nous l’admirable spectacle de la rade de Toulon, avec ses cuirassés, ses torpilleurs, ses bateaux de pêche et de plaisance, qui évoluent librement avec une apparente facilité. C’est qu’une discipline y préside, et d’autant plus ferme qu’il y a plus de force en jeu. C’est aussi qu’une règle rigoureuse est appliquée à tous. Et c’est ce qui fait la liberté.