Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/17

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mais non pas assez de direction dans ses affections pour se constituer un foyer heureux.

Les idées qu’elle exposait, comme sa vie gâchée, sont bien représentatives de ce temps.

Elle parla d’abord de la femme. Et, naturellement, elle répéta toutes les billevesées courantes.

« On doit faciliter à la femme de s’émanciper par le travail, parce qu’il en est qui ne sont pas mariées et qui n’ont pas de goût pour la prostitution ». — Or, nous savons, précisément, que le travail des femmes les écarte du mariage et les pousse à la prostitution.

« Il était inique que les femmes mariées n’eussent pas la disposition de leurs salaires ». — Attendons les effets de la nouvelle loi pour constater jusqu’à quel point cette mesure de justice contribuera à la désorganisation familiale.

« Quant au divorce, il doit être aussi large et aussi facile que possible, puisqu’il y en a qui souffrent du faible lien qui subsiste encore ». — Les faits eux-mêmes n’y peuvent donc rien, ou on les interprète suivant ses humeurs. N’ayant plus la vigueur morale de revenir à la vérité morale et religieuse du mariage indissoluble en principe, on est conduit à penser que c’est dans ce qui reste de règle qu’est le mal produit en réalité par le relâchement.

Inutile d’insister. On entend tous les jours ressasser ces sophismes, et les journaux ne se lassent pas de nous les servir en chroniques. Cela plaît. Cela semble juste. Cela est rationnel. On part d’un cas, d’un individu, d’une catégorie, sans plus se préoccuper des répercussions. On retourne ainsi, par l’abus de