Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/28

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développent leur énergie sociale, s’instruisent des nécessités de la discipline, apprennent à se subordonner ou à diriger, s’exercent à faire converger leurs efforts, — bref, inaugurent une puissante socialité.

Les partis, dans l’opposition, leur ont toujours promis l’ordre, et toujours, au pouvoir, ils les ont déçus. Mais les belles phrases ne les piperont plus.

Désormais, c’est par des actes qu’il faut parler au peuple.

Quand on veut franchement l’ordre durable, avec ses conditions de liberté et de justice, on ne diffère point de le réaliser dans la mesure où on le peut, car cette mesure n’est pas une limite fixe, mais un point d’appui pour avancer encore. L’énergie qu’on y emploie n’est pas perdue, même si l’on échoue ; car elle s’exalte de se dépenser. Ce sont les vaines agitations de la politique de parti qui énervent et dispersent ; c’est la paresse qui atrophie.

Ces œuvres positives, où toutes les bonnes volontés sociales se peuvent employer, ce sont, déjà, les mutualités, les associations de production, les coopératives de consommation, les syndicats. Nous ajouterions : les universités populaires, si l’indifférence, la pusillanimité, la morgue de classe des « honnêtes gens » ne les avaient abandonnées, malgré tous nos appels, aux aventuriers et aux bas politiciens. Si l’on nous avait quelque peu aidé, il y aurait aujourd’hui une organisation de plus, c’est-à-dire un champ d’activité sociale de plus, un élément de moins pour l’anarchie.

Les sceptiques et les malins sourient volontiers de