Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/30

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Ce n’est pas éclairer la foule que de la flagorner, et il importe peu que ce soit en latin de pédant ou en argot d’arsouille.

C’est autrement qu’il faut aller au peuple, — en homme.

Nous voyons, en ce moment, une jeunesse ardente, fiévreuse du désir d’agir, qui se lève. Elle est positiviste, protestante, catholique, et c’est égal si elle a la même bonne volonté, le même désintéressement.

C’est l’espoir. Mais cet espoir ne laisse pas d’être obscurci par des craintes. On ne voit pas assez, dans tous ces efforts qui s’essayent, une direction sociale positive, une direction assez ferme pour ne point se laisser fléchir par des contingences ou dévier par des sentiments personnels.

Les jeunes gens sont trop portés à confondre le succès de personne ou de coterie, provisoire, avec le résultat social, définitif.

Pour aller au peuple, efficacement, il faut d’abord se cuirasser d’airain et contre les outrages et contre les adulations, et plus encore contre celles-ci que contre ceux-là. Ah ! les applaudissements des foules en délire par les sonorités du verbe ou l’explosion des passions, le pavois des popularités, qui dira combien ils font dire et faire de sottises aux meilleurs citoyens ?… En somme, n’est-ce pas de cela dont va mourir la République, — salement ?

Pour être digne de la tâche qui sollicite les hommes de cœur et de raison, il se faut résoudre aux imbéciles injustices de la plèbe, et que beau-