Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/14

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« La stabilité sociale a disparu depuis que l’homme s’est proclamé législateur, dit M. J. Coquille. Les anciens avaient remarqué que le grand nombre de lois est un signe de décadence, Plurimæ leges, pessima respublica, Les lois remplacent les mœurs ; elles substituent au frein intérieur de la conscience une répression extérieure. Leur multiplicité est donc un signe de décadence. »

Néanmoins, quand ce n’est pas aux lois, à la contrainte fiscale et policière ou à la terreur, c’est toujours à des dispositions matérielles, à des expédients qu’ont recours tous nos prétendus réformateurs, — même pour l’universel.

À propos de l’inutile propagande pour une langue internationale et du mouvement pacifiste, il est loisible de vérifier encore combien d’agitations inutiles seraient évitées et combien les efforts des hommes de bonne volonté seraient plus efficaces si les principes positifs étaient mieux connus et mieux respectés !

On ne saurait être les adversaires du principe d’une langue universelle non plus que de la paix mondiale. Mais il faut se garder des ridicules et décevantes chimères.

« Sous le poids constant des impulsions subjectives, a écrit A. Comte, la langue humaine tend sans cesse vers sa pleine systématisation finale, à mesure que se développent notre solidarité et notre continuité, à travers les variations objectives résultées des climats, des races et des nationalités ou individualités. »

Et ce maître entrevoyait « l’universalité finale du langage positif », en disant que le langage doit