Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/38

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suscitant la guerre par le désordre extérieur, le jacobinisme retire à ce pays, par le désordre intérieur qu’il entretient, l’énergie et les moyens de se défendre et de vaincre.

L’anticléricalisme, c’est l’anarchie morale. On prétend, il est vrai, échapper aux funestes conséquences de ce retour à la barbarie en proclamant l’autorité internationale de la science. Mais si cette autorité pouvait se fonder, ce serait réinstaurer un autre sacerdoce.

Mathématiciens, physiciens, chimistes, biologistes vont remplacer les prêtres. Hélas ! ces mandarins sont au service de toutes les puissances temporelles, et c’est assez dire qu’ils ne les peuvent régler. Ils ne se peuvent régler eux-mêmes. On ne le voit que trop, ils manquent de doctrine, ils manquent de cœur. S’ils savent trouver parfois la formule d’un explosif plus meurtrier, ils ignorent pourquoi cet explosif fait sauter d’abord les navires des peuples irréligieux et donc dissociés. Ingénieux à peser, à décomposer la matière, à combiner ses molécules, les éléments moraux leur échappent. Leur compétence s’arrête où commencent les catégories politiques, sociales et morales.

Une nouvelle ligue vient de se créer qui se propose d’organiser l’opinion publique internationale. Voilà bien le but. Mais on ne l’atteindra pas en lui tournant le dos. Cette ligue s’appelle le Droit des peuples, et ses fondateurs n’ignorent point que ce « droit » est le mot de passe de la Révolution et de l’anarchie. Les nouveaux ligueurs prennent l’impulsion d’un mouvement tumultueux des