Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/45

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ment ne s’harmonisent que dans une synthèse universelle, une religion.

« La foi, dit A. Comte, c’est-à-dire la disposition à croire spontanément, sans démonstration préalable, aux dogmes proclamés par une autorité compétente, est la condition générale indispensable pour permettre l’établissement et le maintien d’une véritable communion intellectuelle et morale. »

La religion, c’est-à-dire un ordre moral, est la condition fondamentale de la santé physique, morale et sociale. L’inquiétude, la maladie, l’insécurité sont le prix du désordre où nous nous complaisons.

« Le plus grand bonheur que la société puisse procurer à l’homme, dit de Bonald, est de le défendre contre les illusions de sa cupidité, les écarts de son imagination et l’inconstance de ses goûts. »

Que l’accord des hommes avec eux-mêmes, entre eux et avec le monde ne puisse être inébranlablement établi que par une religion, nul ne s’élève là contre. On conteste seulement que l’ordre soit indispensable au progrès. Il est évident, pourtant, que le véritable progrès ne peut être que le développement de l’ordre continu. Si l’on a accoutumé, en général, de considérer le changement, tout changement comme un progrès, le dévergondage comme une liberté, le psittacisme, toute connaissance plus ou moins oiseuse comme du savoir et toute divagation comme de la pensée, c’est que le sens des réalités profondes est atrophié chez les âmes dissociées.

Il convient donc, avant tout, de rallier les âmes et de les relier pour les guider.