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condition très-utile pour un cheval qui doit constamment marcher au galop, mais très-défectueuse pour un bon cheval de service, la croupe est devenue oblique, autre mauvaise conformation.

Ce n’est pas tout, il fallait pour faire mouvoir cette machine avec toute la vitesse voulue, une grande excitabilité ; de là, la nécessité de donner au cheval de course un tempérament nerveux. En s’efforçant de le développer par la pratique absurde de l’entraînement, on a fait des chevaux indociles, irritables, et peu faciles à conduire[1].

Il était encore très-important de diminuer la capacité des organes digestifs ; on y parvint par des purgatifs et en donnant pour alimentation des matières contenant beaucoup de principes nutritifs sous un très-faible volume. De là, des animaux à ventre levreté, étroits des boyaux,

    longs cette conformation est favorable à la vitesse mais contraire à la force, ce qui s’exprime en mécanique : Ce que l’on gagne en force on le perd en vitesse et réciproquement. Il s’ensuit qu’un cheval qui a une épaule et une jambe bien allongées l’emportera toujours sur un autre qui aura ces régions plus courtes, dans une course d’un moment. Mais ce dernier aura toujours l’avantage dans un exercice de fond.

    Les animaux les plus forts et les plus résistants sont ceux qui ont le corps ramassé, trapu, comme l’on dit ; le grand échassier de cheval de course ne pourra jamais lutter pour le fond contre un de nos bons chevaux de trait qui a les rayons locomoteurs plus courts et les muscles plus forts sans être aussi longs.

    Les lièvres de plaines ont les membres postérieurs très-longs, bien plus longs que les lièvres de montagne, or il est notoire que ces derniers sont moins vite forcés par les chiens que les lièvres des plaines.

  1. À ce sujet nous pouvons citer un fait dont nous avons été témoin aux dernières courses de Toulouse. Au sortir de l’enceinte du pesage pour rentrer dans la piste un jockey veut faire exécuter un temps de canter à son cheval, tout à coup celui-ci s’emporte et fait le tour de l’hippodrome au galop de course malgré les vains efforts du cavalier qui s’efforçait de le retenir. — Il vint rejoindre ses compétiteurs pour être battu.