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défectuosité très-grave qui, en se transmettant aux produits leur donne constamment des maladies chroniques du ventre s’ils sont nourris avec des aliments ordinaires.

L’entraînement, qui fait éprouver aux chevaux de course un travail forcé dans une période de la vie où les organes ne sont pas encore formés, fait développer des maladies graves du système osseux et des articulations. Il n’est pas rare, en effet, de voir un cheval de course engagé pour la première fois à l’âge de trois ans, présenter dans les diverses régions de l’appareil locomoteur des affections morbides telles que des molettes, des vessigons de tout genre, des nerf-ferrure, des éparvins, des jardes et autres suros, le plus souvent incurables et presque toujours héréditaires !

On a dit une grande vérité lorsqu’on a posé en principe que toute la science du jockey consistait à faire supporter tout son poids par la bouche de son cheval ; mais on n’a pas parlé de l’insensibilité des barres que l’on produisait par cette manœuvre, et de la bouche dure que l’on donnait à tous les chevaux de course. Certainement ce défaut est peu grave considéré individuellement, mais il devient déplorable lorsqu’il se transmet, par la génération à une foule de produits. C’est, sans doute, ce qui avait fait dire au général Foy, en parlant de la cavalerie anglaise : « Elle aura toujours le dessous partout où elle sera engagée contre une cavalerie bien commandée. Un cavalier emporté par son cheval, ne peut se défendre contre celui qui monte un cheval souple, maniable et obéissant. » Et pourtant en France c’est le cheval de course que l’on protège pour faire le cheval de troupe !

Envisageant les courses au point de vue économique, nous dirons : s’il est des éleveurs qui ne se sont pas ruinés