Page:Dehes - Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —

pour ne pas l’importer dans un pays essentiellement différent. Il ne faut pas vouloir faire des chevaux de trait sur des montagnes ou des lieux élevés, ni vouloir créer des animaux aux formes volumineuses dans le Midi de la France et des animaux sveltes et à tempérament sanguin dans le Nord. Cette influence du climat devra être prise d’autant plus en considération, que l’on ne se proposera pas de la combattre par l’alimentation et l’hygiène ; en conséquence, elle aura une grande valeur (l’action du climat) pour les chevaux que l’on veut élever en liberté, mais elle aura peu d’effet sur les chevaux élevés à l’écurie ou au régime de la stabulation permanente.

2o On ne devra jamais importer dans un pays où l’élevage se fait en liberté, une race exclusivement élevée à l’écurie. C’est pour cette raison que le pur sang anglais n’a rien produit de bon sur nos chevaux auvergnats, limousins, navarrins, landais, camargues etc. C’est pour cette raison encore que le boulonnais, le percheron etc. ne produiraient que de médiocres chevaux si on les élevait dans des pâturages.

3o Il vaut toujours mieux croiser avec une race dont la fixité est reconnue, qu’avec des types artificiels dont les caractères finissent souvent par se perdre. Tous les ans, nous voyons les éleveurs du Midi se plaindre de ce qu’ils n’obtiennent pas de bons produits par l’emploi de l’étalon anglo-normand ; bien que l’on ait beaucoup parlé pour expliquer ce résultat, nous nous rattachons volontiers à l’opinion que M. Gourdon professe dans ses cours. Ces métis, dit-il, (chevaux anglo-normands) peuvent être bons lorsqu’ils sont croisés avec des animaux élevés dans les mêmes conditions qu’eux, c’est-à-dire