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Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/13

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soutenu ses premières luttes et qui naguère l’avait placé à sa tête.

M. Jules Grévy a apporté dans la vie politique les habitudes d’investigation et de travail qu’il avait au barreau. L’auteur des Caractères donne ce conseil aux ministres et aux gens en place : « Ayez de la vertu et de l’humanité ; et si vous me dites : qu’aurons-nous de plus ? je vous répondrai : de l’humanité et de la vertu. » De l’humanité, M. Jules Grévy en a eu toujours et de la vertu aussi. Il l’a bien prouvé en 1848, dans son administration du département du Jura, et à l’Assemblée constituante, où il a débuté en s’opposant à la demande d’urgence dans l’affaire des poursuites contre MM. Louis Blanc et Caussidière. Tout le monde connaît son intervention dans la discussion de la Constitution. L’amendement qu’il proposa à l’article qui décidait que le président de la République serait nommé par le suffrage universel était une mesure de haute prévoyance qui, si elle eût été adoptée, eût garanti la République des entreprises du césarisme. Le discours qu’il prononça à cette occasion est admirable de raison et de sagesse politique. Pourquoi l’Assemblée constituante n’a-t-elle pas écouté les con-