Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/24

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tré dans le droit et la légalité, la Chambre nouvelle vit paraître un jour à la tribune l’homme qui, en qualité de ministre du 17 mai, l’avait chassée de la salle de ses séances, M. de Fourtou.

Ce personnage qui, volontiers, se croyait l’étoffe d’un Morny et qui n’atteignait même pas à la taille d’un Pinard, dans un discours laborieusement appris, s’avisa de reprocher au ministère de M. Dufaure et à la majorité républicaine de la Chambre de provoquer à la délation des citoyens les uns contre les autres. Un murmure de réprobation courut sur les bancs de l’Assemblée. Le président Grévy était debout, dominant le tumulte. « Veuillez faire silence, dit-il : il faut savoir tout entendre. » La majorité applaudit et le silence se fit.

Mais bientôt après une nouvelle clameur s’élève. L’ancien ministre de M. le maréchal de Mac-Mahon vient de reprocher à ses adversaires de déclarer la guerre à tous les Français que n’anime pas une vieille foi républicaine. « C’est un mensonge, monsieur ! » riposte une voix. « À l’ordre ! à l’ordre ! » crie la droite, tandis que la gauche salue de ses applaudissements l’interrupteur, M. Gambetta. Le président Grévy, profitant d’une seconde d’apaisement,