Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/23

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de nuit. L’heure était avancée. La fatigue, l’impatience, les passions déchaînées, l’orateur avait tout à surmonter pour se faire entendre. M. Jules Grévy se fit entendre ; mieux encore, il se fit écouter, il s’imposa à l’Assemblée. Venant de tout autre que de lui, les paroles que nous avons rappelées eussent provoqué un tumulte tel que toute discussion fût devenue impossible. Lui, au contraire, calme au milieu des transports de fureur de la droite, et maître de sa parole, démasqua pièce par pièce l’échafaudage de la coalition monarchiste, et des décisions d’une majorité aveugle en appela au pays et à l’histoire. L’effet de ce discours fut immense. Ce régime sans analogue, qu’on a appelé du nom barbare de « septennat », était condamné avant de naître.

Tel M. Jules Grévy s’était montré comme président de l’Assemblée nationale, tel il fut à la Chambre des députés. D’une voix unanime, la majorité l’avait appelé au fauteuil. Après le 16 mai, quand la Chambre fut dissoute, M. J. Grévy, en quelques mots, justifia les élus de 1876 des accusations dirigées contre eux par un gouvernement de surprise. Lorsque les conspirateurs eurent été vaincus, et qu’on fut ren-