Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/27

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métal. Aux murs, quelques tableaux de prix.

Le salon était très vaste, éclairé par trois larges fenêtres. Aux côtés, d’immenses glaces ; sur la cheminée, une garniture en cuivre ciselé ; l’ameublement en satin rouge. Une console supportait le buste en terre cuite de M. Grévy. Deux livres sur la table : les Médaillons, de David (d’Angers) et l’Enfer, du Dante, illustré par Gustave Doré ; des tableaux de Latour, de Potter, d’Hobbema, de Rousseau.

Le maître de la maison avait soigneusement réglé sa vie. Il se levait de bonne heure, lisait ses journaux, recevait de neuf à onze, puis se rendait au Palais ou à l’Assemblée. Du temps où celle-ci siégeait à Versailles, alors même qu’il la présidait, M. Grévy allait à pied à la gare Saint-Lazare, son portefeuille sous le bras. Celui qui ne le connaissait pas ne se serait jamais douté, à le voir passer, qu’il avait devant lui le président d’une Assemblée prétendue souveraine, l’homme à qui, aux réceptions du nouvel an, le président de la République, M. Thiers, allait le premier présenter ses hommages et ses vœux.

M. Grévy aime les objets d’art comme les livres. Il n’était pas rare, à cette époque, de lui