Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/31

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animal nuisible, il met son fusil au râtelier et ne le reprend qu’au mois de septembre.

Certaines feuilles légères ont trouvé de bon goût de railler M. Jules Grévy à cause de cet amour pour la chasse et du plaisir qu’il trouve au jeu de billard et au jeu d’échecs. Voilà de bien terribles reproches, quand ils s’adressent à un chef d’État ! Ces critiques sévères ignorent sans doute que George Washington, qui cependant a fait quelque figure dans le monde, retiré à Mount-Vernon, allait tous les jours à cheval visiter ses fermes, et que lord Palmerston, qui n’était pas le premier venu, passait une heure chaque jour après le déjeuner dans sa salle de billard.

M. Grévy n’est point un causeur à la manière de M. Thiers, parlant toujours, sur tous les sujets, et se mettant perpétuellement en scène ; mais il est un causeur agréable. « Sa conversation — écrivait, il y a une quinzaine d’années, un avocat à la cour de Paris qui semble l’avoir bien connu, — sa conversation, en tant que conversation politique, est une des mieux nourries et des plus instructives qu’on puisse entendre. Sur chaque sujet, on le trouve prêt, c’est-à-dire ayant médité et apportant des vues