Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/32

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souvent nouvelles, toujours justes. Il aime les jeunes gens, et les jeunes gens lui font fête. Les causeries ont un grand charme, ainsi menées à travers les enseignements de l’histoire contemporaine ; et il en résulte de la part de ses auditeurs un tel attachement pour sa personne que plus d’une fois il a été question parmi eux d’aller fonder, là ou là, une petite république dont on l’eût supplié d’accepter la présidence perpétuelle, si une république établie d’après les doctrines de Grévy pouvait avoir un président. »

Cette allusion spirituelle à l’amendement fameux de 1848 est moins exacte qu’on ne le pourrait croire au premier abord. Le titre importait peu à l’orateur de la Constituante ; ce qu’il voulait empêcher, c’était un conflit entre l’Assemblée et un homme, à la suite d’une élection directe du chef du pouvoir exécutif par le peuple. Voilà pourquoi M. Grévy a pu, sans se contredire, accepter d’être porté, en 1879, à la présidence de la République. Pour le reste, le tableau est ressemblant, aujourd’hui encore, au moins dans ses grandes lignes. M. Grévy est resté le charmant causeur qu’on a dépeint. On raconte sur lui une piquante anecdote à propos