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joie par le pays. Un retour offensif de l’ennemi vaincu n’était plus désormais à craindre. Celui que l’Assemblée nationale venait d’élever à la présidence appartenait par ses traditions de famille, par ses convictions, par tout son passé à la République. Avec lui le présent était garanti et l’avenir assuré.

M. Jules Grévy a tout près de soixante-neuf ans, mais il ne porte pas cet âge. Il est de taille moyenne, un peu gros. Il a les larges épaules des habitants du Jura et l’allure leste du chasseur de montagne. La tête est chauve, le visage régulier, le regard à la fois bienveillant et plein de finesse. Jusqu’à ces derniers temps, M. Grévy a porté la barbe courte et taillée en collier ; aujourd’hui il laisse pousser une barbe et des moustaches blanches. Toute sa personne inspire le respect.

Voilà l’homme qui, depuis trois ans, préside aux destinées de la République française. M. Jules Grévy est le fils de ses œuvres. Il est né dans le département du Jura, à Mont-sous-Vaudrey, village de 1,100 habitants, bâti sur une hauteur qui domine la rivière la Cuisance. Son grand-père accepta les fonctions de juge de paix, en 1790, après que l’Assemblée con-