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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.
tête s’y perd, quand on veut s’en rendre compte : il n’y a que le cœur dont l’instinct soit sûr ; il ne ma jamais trompé sur le degré d’intérêt qu’on me porte.
Adieu ! Adieu donc ! Je compte beaucoup sur vos bontés : vous savez aussi que nous avons des articles à dresser, puis mille choses à nous dire, dont je ne me suis souvenu qu’au moment où je vous ai quittée Tout cela demande bien du temps.
17 décembre. —
« Je n’ai reçu qu’à présent votre lettre. Depuis quelques jours je me tenais chez moi et n’étais pas allé à mon atelier. Oui, votre souvenir me sera toujours cher, et ce que vous souffrez, je le souffre avec vous ; j’ai aussi mes ennuis et une lutte à souffrir contre des adversités de plus d’une espèce. Le temps, la nécessité, tout me presse et me harcèle : Ne joignez pas à ces maux celui de croire que je suis indifférent à ce qui vous touche. Vous avez bien voulu dernièrement vous intéresser à moi, quoique infructueusement. J’aurais été vous voir si je n’avais craint qu’à cette occasion vous ne preniez ma visite pour un simple acte de politesse, comme tout