Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

qu’on fît à présent de telle sorte de peinture, etc. Il m’a bien plu comme de juste.

Dîné à six heures et demie rue de la Harpe. Fielding is corne there and we are returned together at his home. I was then very sleepy and slept a little bit on the bed of Soulier while he was abed. Rentré à dix heures.

Samedi 15 mai, dans la journée. — Ce qui fait les hommes de génie ou plutôt ce qu’ils font, ce ne sont pas les idées neuves, c’est cette idée, qui les possède, que ce qui a été dit ne l’a pas encore été assez. — Jeudi, j’ai été chez mon oncle à son atelier ; j’ai dîné avec lui, ma tante était ici. Ils m’ont invité pour la campagne aujourd’hui.

Le soir, étant assise et serrée près de moi, elle me faisait essayer des gants.

Hier, vendredi 14. — Duponchel[1] venu vers dix heures à l’atelier. Resté après jusqu’à cinq heures pour les costumes de Bothwell[2]. Attendu vainement au Luxembourg avec lui et Leblond, pour la partie au Moulin de beurre.

— Dîné ensemble. Profonde tristesse et découragement, toute la soirée.

  1. Duponchel, ancien directeur de l’Opéra, né à Paris vers 1795, mort en 1868. Deux fois il dirigea l’Académie de musique, de 1835 à 1843, puis de 1847 à 1849. Delacroix l’avait connu à Londres en 1825, et il écrivait à Pierret : « Il est pour moi la boussole de la mode, comme on peut penser. » (Corresp., t. I, p. 106.)
  2. Bothwell, drame en cinq actes, en prose, par M. A. Empis, représenté pour la première fois sur le Théâtre-Français, le 23 juin 1824.