Aller au contenu

Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

en pied, admirable morceau qui plaira toujours par l’exécution.

Un grand asservissement au modèle chez les Français : tombeau du maréchal de Saxe, à Strasbourg[1]. Cariatides de la galerie d’Apollon. Voir mes notes du 23 mars 1855[2].

Gravure. La gravure est un art qui s’en va, mais sa décadence n’est pas due seulement aux procédés mécaniques avec lesquels on la supplée, ni à la photographie, ni à la lithographie, genre qui est loin de la suppléer, mais plus facile et plus économique.

Les plus anciennes gravures sont peut-être les plus expressives. Les Lucas de Leyde, les Albert Dürer, les Marc-Antoine sont de vrais graveurs, dans ce sens qu’ils cherchent avant tout à rendre l’esprit du peintre qu’ils veulent reproduire. Beaucoup de ces hommes de génie, en reproduisant leur propre invention, cédaient tout naturellement à leur sentiment sans avoir à se préoccuper de traduire une impression étrangère ; les autres, s’appliquant à rendre l’ouvrage d’un autre artiste, évitaient avec soin de briller à leur manière en déployant une adresse de la main, propre seulement à détourner de l’impression.

La perfection de l’outil, c’est-à-dire des moyens matériels de rendre, a commencé.

La gravure est une véritable traduction (voyez

  1. Voir t. III, p. 86 et suiv.
  2. Voir t. III, p. 14.